Trois idées clés : Les comportements toxiques sur le lieu de travail
- Les comportements toxiques sur le lieu de travail sont souvent difficiles à reconnaître et peuvent survenir inconsciemment ; il est important de les distinguer des frictions et des plaisanteries naturelles qui se produisent lorsque l'on travaille ensemble.
- La lutte contre les comportements toxiques commence par la reconnaissance de leur présence, la formulation d'une culture d'entreprise souhaitée et le travail actif pour changer les comportements.
- La sécurité psychologique et une culture de communication ouverte sont essentielles pour discuter des comportements toxiques et y remédier ; investissez dans une formation sur le retour d'information et impliquez les parties prenantes concernées.
Si ce n’est pas le cas, les conséquences seront désastreuses pour la culture de l’entreprise. Le problème est que de nombreuses personnes ne se rendent même pas compte qu’elles se trouvent dans un environnement de travail toxique. Il est temps de changer cela !
Elke Van Hoof est une universitaire, une entrepreneuse et une innovatrice qui n’a qu’un seul objectif : enseigner au plus grand nombre de personnes possible comment être la meilleure version d’elles-mêmes, quel que soit le contexte. Il en va de même sur le lieu de travail. Le travail joue un rôle important dans la vie de nombreuses personnes. Nous avons donc demandé à M. Van Hoof comment reconnaître et combattre les comportements toxiques sur le lieu de travail.
Qu'est-ce qu'un comportement toxique ?
Le terme « comportement toxique » est bien sûr lourd de sens, commence M. Van Hoof. « Il s’agit essentiellement de brimades. C’est quelque chose qui nous vient souvent de l’enfance. Cela ne m’est pas étranger non plus. Je suis née avec des cheveux d’un blond-blanc éclatant et je me suis retrouvée en classe avec tous ceux qui avaient les cheveux bruns. Si vous sortez du lot, vous êtes automatiquement le canard bizarre et les moqueries ne tardent pas à arriver ».
Les taquineries sont souvent considérées comme inoffensives. « Mais, précise M. Van Hoof, les taquineries constantes sont aussi des comportements d’intimidation. En effet, vous filtrez quelqu’un hors du groupe et créez ainsi une atmosphère de groupe très destructrice ».
Un comportement toxique peut donc se manifester très tôt, sans être immédiatement reconnu. M. Van Hoof estime que les entreprises devraient veiller à ce que les personnes qui s’opposent ne deviennent pas des ennemis. L’une des formes spécifiques qui pose problème à Van Hoof est ce que l’on appelle le « gaslighting ».
Van Hoof : « En fait, il s’agit d’une guerre psychologique. Il s’agit de communiquer avec l’autre partie de manière à lui donner l’impression qu’elle perd la tête. Par exemple, en disant : ne pensez-vous pas que cela va nuire à votre carrière si nous ne parvenons pas à nous entendre ? C’est une situation beaucoup plus fréquente qu’on ne le pense sur le lieu de travail ».
Pourquoi les gens ont-ils un comportement toxique ?
« Si vous mettez des gens dans un même espace, des tensions apparaîtront », a répondu M. Van Hoof. « Il est donc important de faire la distinction entre les comportements toxiques et les frictions naturelles qui surviennent lorsque les gens essaient de travailler ensemble. Se taquiner pour se moquer les uns des autres, pour créer un lien, c’est tout à fait inoffensif et nécessaire pour travailler ensemble. Mais s’en prendre à quelqu’un pour une caractéristique particulière et la répéter sans cesse, c’est là que cela devient toxique ».
La frontière est donc assez mince. « De nombreuses formes de comportement toxique sont difficiles à reconnaître et se produisent inconsciemment », explique M. Van Hoof. « Pensez aux chuchotements dans les couloirs. En réunion, les gens réagissent positivement à votre idée, mais dans les couloirs, les gens répriment votre idée et personne ne vous prend au sérieux. Sans que vous le sachiez ».
Ce faisant, de nombreuses entreprises tombent dans le piège qui consiste à récompenser les comportements positifs et à ignorer les comportements négatifs. Mais dans ce cas, il s’agit d’une attitude dangereuse. Cela commence donc par une attitude ouverte visant à (re)reconnaître les comportements transfrontaliers et à les traiter.
En tant qu’organisation, à quoi devez-vous donc veiller et travailler ? Van Hoof : « Il faut travailler à une culture où l’on nomme ce qui doit être nommé, autour de la table. Et pour beaucoup de gens, c’est particulièrement excitant. Il est donc difficile de donner un retour d’information honnête et de communiquer ouvertement les uns avec les autres. »
Voici comment lutter contre les comportements toxiques
Tout d’abord, il faut se rappeler que la culture toxique est créée inconsciemment, selon Van Hoof. « Aucun manager n’a pensé : mon objectif pour cette année est de créer un environnement de travail toxique.
« La première étape consiste à reconnaître, en tant qu’entreprise ou direction, que la toxicité est présente sur le lieu de travail. Ensuite, il faut déterminer ce que l’on veut », poursuit M. Van Hoof. « Vous voulez vous débarrasser des comportements négatifs et commencer à récompenser les comportements positifs, ceux vers lesquels vous voulez travailler les uns avec les autres.
Formuler une mission et une vision ne suffit pas, estime M. Van Hoof. « Donnez également à cette mission et à cette vision des mains et des pieds. Quel est le comportement d’une personne qui accomplit votre mission ? Quels mots utilise-t-elle ? Quel genre de personne est-elle ? »
L’étape suivante concerne l’évaluation et la performance. « Vous allez embaucher des personnes sur cette base, vous allez évaluer les personnes sur cette base, vous allez utiliser la formation dans le cadre de l’intégration. Il faut donc formuler la mission et la vision, s’assurer que les gens vont les promouvoir et veiller à ce qu’elles restent vivantes. N’oubliez pas qu’il s’agit d’une question à long terme », déclare M. Van Hoof.
Voici ce à quoi il faut faire attention lorsque l'on s'attaque à un comportement toxique
M. Van Hoof insiste sur le fait qu’il n’est pas possible de s’attaquer aux comportements toxiques par le biais d’un seul atelier, mais que cela doit vraiment faire partie de la manière de travailler. Pour ce faire, vous devez remplir des conditions importantes. « La sécurité psychologique est un aspect très important. En plus de votre politique, de votre culture et de la formation au retour d’information, vous devez assurer la sécurité. C’est ce que vous faites avec les confidents, par exemple.
« Si les gens se sentent psychologiquement en sécurité pour nommer les choses, je pense que l’on peut réaliser beaucoup de choses en tant qu’organisation sans aide extérieure », poursuit M. Van Hoof. « En investissant dans la formation sur le retour d’information et en créant des défis pour que les employés se l’approprient. Le problème est souvent qu’une vision est écrite, mais qu’elle ne commence jamais à vivre. Il faut donc veiller à ce qu’elle devienne vraiment un organisme vivant.
Ce que vous pouvez faire face à un comportement toxique
Que vous le fassiez vous-même en tant qu’organisation ou que vous fassiez appel à des experts externes, le plus important est de s’assurer qu’il va au-delà de la paperasse et qu’il vit réellement au sein de l’organisation.
Pour ce faire, il est important de se concentrer sur différents aspects. Van Hoof : « Utiliser la culture de l’entreprise, les parties prenantes qui comptent au sein de l’entreprise, mais aussi déterminer ce que vous voulez atteindre dans cette situation ».
« Ainsi, face à un comportement toxique », poursuit M. Van Hoof. » Alors, demandez-vous d’abord ce qui se passe exactement et quel impact cela a sur vous en tant que personne. Ensuite, demandez-vous ce que vous voulez exactement atteindre. Ensuite, vous pouvez réfléchir à ce dont votre employeur a besoin pour vous aider à atteindre cet objectif et à supprimer certains obstacles. Enfin, vous décidez qui doit être informé ».
C’est ainsi que les comportements toxiques peuvent être négociés. Combinez cela avec une organisation qui est prête à (re)reconnaître et à traiter les comportements toxiques en s’y attaquant spécifiquement et vous êtes sur la voie d’une culture d’entreprise positive, sûre et efficace.